La Havane, "ville
des colonnes", selon Alejo Carpentier, "ville des esprits", mais ausi
"ville de la barbarie", pour Manuel Vázquez Montalbán, "ville
des eaux" enfin, beaucoup ont tenté de caractériser l'essence
de cette ville unique et fascinante. Mais peut-on résumer par un
de ses attributs une ville foisonnante et chargée d'histoire ? |
Alejo CARPENTIER
: La ciudad de las columnas
(1982).
Manuel VÁZQUEZ
MONTALBÁN : Y Dios entró en La Habana (1998).
Carmen R. ALFONSO HERNÁNDEZ
: La Habana, magia de mi ciudad (1999). |
Moins ancienne que
Santiago, La Havane - ou plutôt San Cristobal de La Habana - voit
le jour en avril 1514, au bord du fleuve Mayabeque sur le littoral sud,
mais le 16 novembre 1519 les Espagnols décident de la transférer
au Nord, d'abord sur la rive droite du fleuve Almendares, puis sur son
site actuel à proximité du port. Ville maritime vivant pour
la mer et par la mer, à qui elle doit son développement,
La Havane fut pendant longtemps encerclée par des eaux que le territoire
urbain a lentement repoussées. La place de
la Cathédrale, par exemple, occupe un terrain qui fut auparavant
celui des marais. |
Le noyau originel
de la ville, cette Vieille Havane que l'UNESCO a déclarée
Patrimoine Culturel de l'Humanité en 1982, est née de la
baie, vers laquelle elle est tournée et que défendent les
forts
du Morro et de la Real Fuerza. Mais l'expansion de la ville a fait éclater
ses frontières. De l'autre côté de la baie, Casablanca,
Regla et même Guanabacoa, c'est encore La Havane. Et, vers l'intérieur,
mais suivant la ligne de la côte, les quartiers modernes du Cerro,
du Vedado, de Marianao ou de Miramar dessinent la nouvelle géographie
de la ville. Même le Malecón, devenu, bien que
de construction récente (il fut édifié à partir
de la fin du dix-neuvième siècle, à l'époque
de l'occupation nord-américaine, et terminé seulement en
1950), un des symboles de la ville, longe le litoral pendant six kilomètres,
de la baie jusqu'au fleuve Almendares. |