Ce n'est pas une
large avenue comme le Prado; les vagues ne viennent pas y fouetter les
portiques des maisons coloniales comme sur le Malecón; elle n'a
pas de somptueux édifices comme le Capitole ou le theâtre
García Lorca. Pourtant il y a un charme particulier dans cette rue
étroite qu'il faut prendre le temps de parcourir comme le personnage
de Capricho habanero. Comme les Ramblas
à Barcelone, c'est une rue faite pour flâner,
pour se retrouver, une rue faite plus pour les Cubains que pour les touristes. |
Au XVIIème
siècle, c'était la rue des bijoutiers et des orfèvres
qui travaillaient l'argent venu du Mexique ou du Pérou. Son nom
- rue de l'Evêque - lui viendrait d'un prélat du diocèse
voisin qui aimait à fréquenter cette rue. Au XIXème
siècle, elle est envahie par les tailleurs et couturiers pour femmes.
A un bout de la
rue, c'est le Floridita, cher à Hemingway (sans doute faudrait-il
dire maintenant que c'est Hemingway qui est cher au Floridita, tant
la mémoire de l'écrivain américain est exploitée
et son image utilisée comme faire-valoir, dans ce lieu et dans tous
ceux où il a trainé sa carcasse d'ivrogne) et, culturellement
plus intéressant, l'immense librairie La Moderna Poesía.
A l'autre bout, c'est la place d'Armes, le port, la mer. |