La dengue est l'arbovirose la plus fréquente au monde. Elle est due à un virus qui appartient à la famille des flavivirus comme ceux de la fièvre jaune et de l'encéphalite japonaise. En recrudescence depuis quinze ans, elle est devenue un véritable fléau mondial. Elle peut frapper les habitants des zones tropicales ou subtropicales et les voyageurs de retour de ces régions. Son virus se transmet par la piqûre d'un petit moustique noir strié de blanc, Ædes ægypti, qui pique pendant la journée et transmet le virus à sa propre descendance.

Les premiers signes apparaissent quatre à huit  jours après la piqûre de l'insecte infecté, jusqu'à un maximum de quinze jours. Il s'agit d'une fièvre brutale et élevée, entre 39° et 41°, accompagnée de violents maux de tête, d'une perte de l'appétit, de vomissements et d'un bizarre goût de rouille dans la bouche. Le malade souffre d'importantes douleurs derrière les yeux, dans les muscles et les articulations importantes. Une petite tache au point de piqûre est présente dès les premiers jours, puis apparaît un érythème - des rougeurs rappelant celles de la rougeole - qui gratte et dure de 1 à 5 jours au bout desquels la peau pèle.

La guérison survient en quelques jours mais la maladie laisse la personne fatiguée, et ce parfois pendant plusieurs semaines. On ne possède pas de traitement spécifique de la dengue (comme pour la plupart des virus) et le paracétamol est le médicament de choix pour combattre la fièvre et les maux de tête.

PAS ENCORE DE VACCIN

Il est recommandé d'éviter l'aspirine car il existe une forme hémorragique de la dengue. Elle débute comme la dengue classique mais, de trois à cinq  jours après le début de la maladie, surviennent des saignements du nez, des gencives, des saignements utérins, qui peuvent se compliquer d'un état de choc et provoquer le décès du patient. Il s'agit donc d'une urgence médicale, à traiter dans une unité de réanimation. Deux catégories de population y sont particulièrement exposées : les personnes qui ont déjà eu une dengue d'un autre type que celle qui sévit à ce moment-là et les jeunes enfants. Les anticorps, qui persistent depuis la première attaque, ou que la mère a transmis à son bébé au cours de la grossesse, réagissent avec le virus et exacerbent son pouvoir pathogène, à l'opposé de ce qui est observé habituellement.

Aucun vaccin n'est encore au point. L'éradication du moustique, qui serait le meilleur moyen de se débarrasser de la maladie, n'est plus à l'ordre du jour car le DDT revient trop cher. Le meilleur moyen de ne pas attraper la dengue est, bien sûr de ne pas... se faire piquer par les moustiques. Un seul remède : s'appliquer sur la peau des produits anti-moustiques au rythme recommandé par le fabricant et imprégner ses vêtements de perméthrine, ce qui permet de repousser les moustiques pendant deux mois. Eviter les eaux de toilette, déodorants parfumés... et laisser le moins de peau possible à la convoitise des moustiques.

E. Bx