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Editorial |
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Les choses ont au moins le mérite d'être claires :
comme le général Franco concluant quarante années de dictature par
des exécutions sans appel, le régime de Castro, dans un dernier
sursaut anachronique, se déchaîne contre les "dissidents",
sans égards pour la dimension internationale de certains de ses plus
illustres opposants. Ironie de l'Histoire : vingt ans de prison prononcés
par un homme de soixante-seize ans à la santé chancelante! Cela
pourrait être risible si certains des condamnés n'avaient déjà
passé de nombreuses années en prison. Le problème avec les despotes,
c'est que les années ne leur enseignent rien. Ils sont figés dans leur
délire monomaniaque et veulent perpétuer une situation qu'ils ont
établie et à laquelle ils ont fini par s'assimiler. Ils espèrent
ainsi défier la mort et croient poser pour l'éternité, sans se rendre
compte que leur empire est bâti sur le sable sous lequel le vent de
l'Histoire les aura bientôt ensevelis.
Dessin paru dans le Monde datée du 1er avril 2003 |