Compay Segundo : Duets |
Musiques du monde / Critique Télérama n° 2715
L'éternel jeune homme du son cubain vient de fêter ses 94 ans. En
attendant une hypothétique tournée française, les fans se consoleront en
savourant cette compilation de duos qui fleure le «bon coup» marketing,
mais s'ouvre heureusement sur une étonnante rencontre avec Khaled pour un
charmeur Saludo a Chango, hymne à une divinité de la santeria, le
vaudou cubain. La voix de Compay flanche certes un peu au début, mais, au
fil de chaleureuses variations, le roi du raï parvient à lui insuffler une
belle énergie : où le son cubain et le blues algérien renouent en
espagnol et en arabe avec leurs origines (partiellement) andalouses, pas
loin du flamenco.
Si l'on excepte un duo avec Lou Bega, star du mambo variétoche, sur de pimpants rythmes façon comédie musicale américaine, le reste du CD même la version ultra glamour de Morir d'amor de et avec Charles Aznavour est chanté en espagnol. Avec des interprètes cubains de renom comme Eliades Ochoa, Pio Leyva ou Pablo Milanes. Face à des voix féminines, le séducteur Compay retrouve toute sa verve. Pas tant dans le dialogue (sans surprise) avec la voix éraillée de Cesaria Evora, mais incontestablement dans l'excellent Juliancito, amoureusement chanté avec Martirio, la piquante chanteuse de la Movida espagnole.
Eliane Azoulay
1 CD East West Gasa 092743282.
Télérama n° 2715 - 25 janvier 2002
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