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La Baie des Cochons

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 La baie des Cochons, retour sur un échec parfait, 

par Arthur Schlesinger Jr

LE MONDE | 11.04.01 | 11h47

 

DANS les longues annales de la politique étrangère américaine, aucun fiasco ne fut plus complet, aucune erreur plus totale que la tentative par la CIA (Central Intelligence Agency) d'un débarquement à Cuba dans la baie des Cochons en avril 1961.

Les historiens ont qualifié cet épisode d'"échec parfait". Il éclaboussa durablement les mille jours de John F. Kennedy.
Fin mars 2001, un certain nombre de Cubains et d'Américains se sont rencontrés au cours d'une conférence, à La Havane, pour marquer le 40e anniversaire de l'opération de la baie des Cochons, ou de la playa Giron, comme on l'appelle à Cuba. La réunion, parrainée à la fois par l'université de La Havane et par les Archives de la sécurité nationale à l'université George- Washington, fut un exercice d'"histoire orale critique". L'idée était de reconstituer ce que chaque camp estimait avoir fait quarante ans plus tôt. Méthode imaginée par le professeur James Blight, de l'université Brown, "l'histoire orale critique" confronte ceux qui ont vécu les crises internationales du passé à des spécialistes qui les interrogent à partir de documents récemment déclassifiés.


Le nombre des personnes impliquées dans ces événements encore vivantes s'est considérablement réduit. Parmi les Cubains présents : Fidel Castro, El Jefe Maximo en personne, le général José Ramon Fernandez, qui commandait les opérations, et des anciens combattants de la tête de pont. La délégation américaine comprenait deux des conseillers spéciaux du président Kennedy (Richard Goodwin et l'auteur de ces lignes, l'un et l'autre opposés à cette entreprise hasardeuse), deux anciens officiers de la CIA, ainsi que cinq vétérans de la brigade 2506, la force d'invasion.

La rencontre de La Havane ne nous renseigna pas seulement sur le débarquement de la baie des Cochons mais sur le présent et sur l'avenir de Fidel Castro. Elle nous renseigna aussi sur l'état des relations entre Cuba et les Etats-Unis, sur les possibilités, enfin, de réconciliation après une guerre civile sanglante.
Les moments les plus émouvants de la rencontre du mois dernier à La Havane furent ceux où deux survivants de la baie des Cochons se sont découvert des affinités et où Alfredo Duran, de la Brigade 2506, a serré la main de l'officier cubain d'artillerie qui "avait, dit-il, passé quarante-huit heures à essayer de nous tuer". Des applaudissements spontanés éclatèrent dans l'assistance et beaucoup eurent les larmes aux yeux. Les deux anciens combattants ne se considéraient-ils pas au fond l'un et l'autre, en 1961, comme des patriotes cubains, et n'avaient-ils pas l'un et l'autre pour préoccupation, en 2001, l'avenir de Cuba?


Plus tard, se souvenant des combats, Duran évoqua l'épisode où, caché dans les marécages, il vit passer Castro en véhicule découvert. Craignant d'être repéré, il s'abstint de faire feu. "C'est une chance que vous n'ayez pas tiré, commenta Castro avec bonne humeur. Car ni vous ni moi ne serions ici aujourd'hui."
La réconciliation n'est certes pas totale. Alfredo Duran et ses quatre collègues de la Brigade 2506 peuvent s'attendre à des représailles à leur retour à Miami. Quant aux partisans de la ligne dure à La Havane, ils restent impitoyables sur la question du débarquement organisé par la CIA. Mais cette poignée de main est un premier pas, et les jeunes Cubains des deux pays sont en grande partie affranchis des haines de la vieille génération.
Castro assista avec assiduité à cette rencontre de deux jours. Il fut aussi un participant plein d'allant, qui a sans doute parlé plus que tous les autres réunis. On a noté chez lui une perte du contrôle de soi depuis sa prestation de 1992, lors de la conférence sur la crise des missiles à Cuba. Il avait fait jusqu'alors preuve d'une certaine discipline; ses interventions étaient pour l'essentiel justes, pertinentes, constructives. Il nous a fallu, en revanche, supporter cette fois le flot ininterrompu d'un monologue intérieur décousu.


Pis, quand la plupart des orateurs seraient épuisés au bout d'une heure, il semblait revigoré par son propre discours. "Accordez-moi une minute encore", demandait-il au président de séance, qui tentait aimablement d'intervenir. Et le voilà reparti pour une demi-heure. Alors, m'est revenu à l'esprit l'aphorisme d'Emerson: "Tout héros finit par devenir un raseur."
Mais le Fidel privé reste bien plus raisonnable et attachant que le Castro public. A la table du déjeuner, son sens génial de l'ironie entre en jeu; il écoute en fait les arguments des autres et y répond. Il a été pris une seule fois en défaut, quand je lui ai demandé quels dirigeants l'avaient impressionné de par le monde. Apparemment, il n'en a pas trouvé.
Le 17 mars 1960, le président Dwight D.Eisenhower charge la CIA de mettre en place "une force paramilitaire spéciale" d'exilés cubains, dans le but de renverser Castro et son régime. Lors de sa dernière rencontre avec John F. Kennedy à la veille de son investiture, Eisenhower presse le président élu d'agir très vite contre Cuba.


Kennedy n'aurait jamais été à l'origine du projet. Sentant le peu d'enthousiasme du nouveau président, le chef de la CIA, Allen W.Dulles, le rassure. Il lui avoue être beaucoup plus confiant dans la réussite de l'opération qu'il ne l'était, sept ans plus tôt, lors du complot contre le régime Arbenz au Guatemala. Il persuade Kennedy que le débarquement fera naître l'insurrection derrière les lignes adverses et provoquera des défections dans le camp de Castro, que si les choses, enfin, venaient à mal tourner, les assaillants pourraient aisément rejoindre les bandes rebelles anticastristes dans les monts d'Escambray.


Quant à la possible annulation de la décision d'Eisenhower, Dulles insiste sur ce qu'il appelle "le problème de la démobilisation". Qu'adviendra-t-il, selon lui, des 1 200 Cubains que la CIA a entraînés en Amérique centrale? Ils pourraient partout répandre le bruit que les puissants Etats-Unis, après avoir préparé une expédition contre Castro, ont perdu leur sang-froid avec l'arrivée du nouveau président. Kennedy comprend parfaitement que Dulles le met aussi en garde contre les retombées politiques à l'intérieur du pays si un ancien enseigne de vaisseau avait l'audace de mettre son veto à un débarquement conçu et consacré par le commandant en chef des plus glorieuses opérations amphibies de l'Histoire.
Kennedy est piégé. Il sent peut-être aussi que, après une série de triomphes politiques, il a le vent en poupe. Et puis, si de courageux exilés cubains veulent libérer leur patrie d'un dictateur, pourquoi ne pas leur donner les moyens de tenter leur chance? "S'il faut se débarrasser de ces hommes, me confia-t-il dix jours avant le débarquement, il vaut beaucoup mieux s'en défaire à Cuba qu'aux Etats-Unis ."
Son idée était de transformer une production à grand spectacle en une opération d'infiltration massive. Il voulait abaisser le "niveau sonore" du projet conçu par la CIA, afin de cacher le rôle des Etats-Unis et de réduire le débarquement à une intervention que les exilés cubains auraient pu mener par leurs propres moyens. Il se montrait sceptique quant à l'objectif visé: la ville de Trinidad, sur la côte sud de l'île. Ce serait vraiment en faire beaucoup. Il demanda donc à la CIA de trouver un lieu plus discret. D'où le choix de la baie des Cochons.

Kennedy affirme également à maintes reprises qu'il ne décidera pas l'envoi des forces armées américaines si le débarquement devait échouer. Ni les agents de la CIA ni les exilés cubains ne le croient. Ils se disent qu'en cas d'échec du débarquement, le nouveau président ne pourra pas se permettre une défaite et qu'il sera contraint d'envoyer les Marines.
Dans sa réflexion sur tout cela, Castro s'est révélé porter un vif intérêt à l'histoire militaire. Sa préoccupation n'était pas ici, comme on aurait pu s'y attendre, la dénonciation de l'impérialisme yankee. Il avait vécu cela, avait pris part aux événements. L'intéressaient plutôt la tactique et la stratégie. Il se targue d'être expert en art militaire.
Le plan de la CIA supposait le soutien actif de francs-tireurs dans les collines cubaines. Des doutes surgirent par la suite quant à l'existence effective de ces combattants. Mais Castro nous confirma qu'il y avait bien 3 000 hommes en armes, même s'ils ne constituaient pas une force unifiée et si certains groupes étaient infiltrés par les Renseignements cubains. Le projet de la CIA supposait aussi la présence de militants anticastristes dans les villes, grandes et petites. Ramiro Valdez Menendez, ministre de l'intérieur en 1961, nous révéla que 20 000 suspects furent arrêtés dans les jours qui suivirent le débarquement. Ces chiffres rendent assez plausibles les suppositions de la CIA.


Certains commentateurs américains qualifièrent d'erreur fatale le changement de lieu du débarquement – de Trinidad à la baie des Cochons –, ce dont ils firent très justement porter la responsabilité à Kennedy. Castro manifesta son désaccord. "Nous avions étudié les lieux de débarquement possibles, expliqua-t-il, et nous pensions que Trinidad en était un. Nous étions fin prêts à Trinidad. Nous y avions posté des hommes, ainsi que de l'artillerie lourde. Si le débarquement avait eu lieu dans cette ville, il y aurait eu un bain de sang… En revanche, nous n'étions pas prêts à la Playa Giron. Ce choix n'était pas mauvais du tout. Le plan stratégique était impeccable, l'armement impeccable, l'utilisation des parachutistes aussi. S'ils avaient réussi à prendre les routes menant à la plage…" Songeur, il nous révéla comment il aurait, pour sa part, mené l'attaque. Tout comme Kennedy, il aurait été partisan d'une multitude d'infiltrations plutôt que d'une seule grande opération.
Castro exposa dans le détail le déploiement de ses propres forces et le peu de moyens de communication – des messagers à bicyclette, pour l'essentiel – dont il disposait pour transmettre ses ordres. Il évoqua avec orgueil la perspicacité de ses officiers et la bravoure de ses soldats.


Côté américain, les critiques ont beaucoup porté sur l'annulation par Kennedy d'un second raid aérien destiné à clouer au sol l'aviation castriste. Mais, comme Castro le fit remarquer, le premier raid, deux jours avant le débarquement, avait donné l'alerte. Les Cubains avaient donc dispersé leur maigre flotte aérienne. "Cette annulation n'a absolument rien changé", estima Castro. En vérité, comme le concédait dans son récit de 1996 Richard Bissell, planificateur en chef de l'opération au sein de la CIA, même avec un second raid aérien, "la brigade 2506 n'aurait pas forcément établi et tenu la tête de pont". En fin de compte, les chances étaient bien minces que 1 200 exilés cubains l'emportent sur les 200 000 soldats de Castro.
Le désastre se produisit et Kennedy prononce ces mots restés célèbres: "Selon un vieux dicton, la victoire a des pères par centaines et la défaite est orpheline." Je lui demandai après coup d'où il tenait cette juste observation. Il parut surpris et répondit confusément: "Je ne sais pas. C'est un vieux dicton." La phrase était en fait tirée du Journal du comte Ciano et avait été reprise dans un film de 1951, Le Lion du désert, consacré au général Rommel. C'est là que Kennedy l'avait sans doute entendue, et retenue, car il avait une excellente mémoire.


L'opération de la baie des Cochons fut effectivement un échec parfait. Mais si Kennedy en paya le prix, elle fut aussi pleine d'enseignements pour lui. Il parlait avec amertume de l'avantage dont jouissent les militaires de profession dans la présentation de leurs arguments. "Si quelqu'un vient me tenir ici tel ou tel propos sur le salaire minimum, m'expliqua-t-il, je n'hésite pas à décider contre son avis. Mais on croit toujours que les militaires et les gens des renseignements possèdent des compétences secrètes auxquelles le commun des mortels n'a pas accès."
Kennedy ne s'y laissa plus jamais prendre. "Sans Cuba, me dit-il un mois après l'opération, nous serions peut-être sur le point d'intervenir au Laos aujourd'hui." Il agitait une liasse de messages que le chef d'état-major lui avait envoyés de là-bas : "J'aurais pu prendre ces avis au sérieux." A Ben Bradlee, son meilleur ami dans la presse, JFK déclara : "Le premier conseil que je donnerai à mon successeur sera de se méfier des généraux et d'éviter de croire que, parce qu'ils sont des militaires, leur opinion sur les questions militaires a quelque valeur." Dix-huit mois après le débarquement de la baie des Cochons, Kennedy fit face à une crise infiniment plus grave à Cuba: la transformation de l'île en une base de missiles nucléaires pour le compte de l'Union soviétique. Ce fut alors l'heure la plus grave qu'ait vécue l'humanité, le moment unique où deux puissances ennemies s'affrontaient en ayant les moyens techniques de faire exploser la planète.


Nous savons aujourd'hui que les généraux soviétiques présents à Cuba étaient prêts à utiliser les armes nucléaires tactiques, en 1961, si les Etats-Unis avaient attaqué. Or c'est précisément ce que les chefs d'état-major et les responsables du renseignement conseillaient à Kennedy. JFK rejeta leurs recommandations, afin de poursuivre – et de mener à son terme – une action diplomatique.
Certains prétendent que les Kennedy étaient "obsédés" par Castro et Cuba. Les défenseurs de cette théorie de l'obsession anticastriste supposée des Kennedy sont confrontés au fait que, alors que les missiles soviétiques offraient le prétexte idéal pour envahir Cuba et écraser Castro à jamais – prétexte que le monde entier aurait accepté –, c'est Robert Kennedy qui mena le combat contre une action militaire et John qui prit la décision de s'opposer à cette action. Un an après la crise des missiles, JFK étudiait la possibilité de normaliser les relations avec le Cuba de Castro – comme l'a rappelé à la conférence sur la baie des Cochons Carlos Lechuga, ambassadeur cubain aux Nations unies en 1963.


Quant à Castro, il n'a pas prononcé le moindre mot contre John Kennedy. "Il a été l'un des rares à avoir eu le courage de remettre en question une politique et de la changer", avait-il déclaré à un journaliste américain une dizaine d'années après la crise des missiles. "Nous aurions préféré que sa présidence se poursuive", dira-t-il aussi. A en juger par la cordialité de son accueil à leur égard – cordialité manifeste s'agissant de Jean Kennedy Smith à la conférence –, il tient en haute estime, presque en affection, la famille Kennedy.
Après la mort de Kim Il Sung en Corée du Nord et celle du roi Hussein de Jordanie, Castro détient le record de longévité des dirigeants au pouvoir. Il a renoncé au cigare il y a quinze ans et, à près de soixante-quinze ans, il paraît en forme et plein de vigueur. Il est entouré de bénis-oui-oui dont la flagornerie ne semble pas le gêner. Les discours des Cubains à la conférence ont tous commencé, à quelques variantes près, par la formule: "Sans le courage et la sagesse du camarade Fidel, nous ne serions pas ici aujourd'hui." Mais, à la différence des dictateurs classiques – Mussolini, Hitler, Staline, Mao –, Castro n'entretient pas le culte de la personnalité. Il est difficile, à La Havane, de trouver une affiche ou même une carte postale à son effigie. L'icône de sa révolution, qu'on exhibe partout, c'est Che Guevara.


La Havane paraît plus prospère aujourd'hui que lors de mon dernier voyage à Cuba, en 1992. Les rues grouillaient alors de bicyclettes importées de Chine; l'automobile crée presque des embouteillages à présent. Mais une visite aussi courte ne permet pas de juger du fonctionnement d'une économie à deux vitesses. Le secteur dollarisé, avec ses hôtels, ses restaurants, ses lieux de vacances, a un parfum international. C'est "le socialisme des joint-ventures", comme Castro me l'a dit un jour. Malgré l'absence de relations diplomatiques avec les Etats-Unis, le compteur des taxis affiche le prix de la course en dollars. Mais au dire de la plupart, hors du secteur dollarisé, la situation s'est beaucoup dégradée.


Les Cubains n'acceptent toujours pas l'embargo imposé par les Etats-Unis, et demandent quand il sera levé. Cet embargo, en fait, protège le régime: il tient lieu d'explications des privations économiques et fait jouer à Castro la carte nationaliste, puissante auprès de son peuple fier. La levée de l'embargo noierait très probablement la révolution castriste sous un flot de touristes américains, d'investisseurs américains, de biens de consommation américains et de culture populaire américaine. C'est la raison pour laquelle les dissidents anticastristes de Cuba, à la différence des fanatiques de Miami, y sont opposés. L'hostilité à l'embargo demeure néanmoins la position officielle du régime. J'ai tenté d'expliquer que Cuba n'était pas pour les Etats-Unis une affaire de politique étrangère; c'est de politique intérieure qu'il s'agit. La Floride est le quatrième Etat américain par la taille, et – la récente élection présidentielle l'a montré – mieux vaut y gagner. On estime que les purs et durs de Miami détiennent la clé de la victoire. Or leur unique souhait concernant l'embargo est qu'il soit resserré. Et le frère du nouveau président est gouverneur de Floride.


De même que le lobby chinois, dans les années 1950 et 1960, a paralysé la politique des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine continentale pendant une génération, de même le lobby cubain paralyse la politique américaine à l'égard de Cuba aujourd'hui. Lorsque Kissinger et Nixon se sont rendus en Chine, on a découvert que le rétablissement des relations entre les deux pays était bien accueilli par l'opinion. Les urnes l'indiquent aujourd'hui, la majorité des Américains sont favorables à la reprise des contacts avec La Havane. Deux cent mille d'entre eux au moins se rendront à Cuba cette année. Les Etats agricoles voient dans l'île caraïbe un marché pour leurs excédents. Les hommes d'affaires lorgnent avec envie sur leurs concurrents canadiens, espagnols, vénézuéliens et allemands qui investissent à Cuba. Même le Wall Street Journal se dit sceptique sur l'embargo.
Pourtant, les partisans de la ligne dure continuent de clamer qu'un renforcement du même embargo devrait, après quarante ans d'inefficacité, conduire en quelque sorte au renversement du régime. Ils brandissent l'alibi des droits de l'homme. Castro n'est en aucun cas un modèle en la matière. Mais des pays comme la Chine et l'Arabie saoudite, avec lesquels Washington entretient des relations diplomatiques pleines et entières, ont à cet égard un dossier bien plus chargé que le Cuba de Castro.
Il y a peu d'espoir que l'administration Bush rétablisse des relations diplomatiques officielles entre Cuba et les Etats-Unis. Mais, les chiffres des voyages le montrent et la conférence sur la baie des Cochons le confirme, les liens informels se renforcent tous les mois entre les deux pays. Avant de repartir, Alfredo Duran et ses camarades de la Brigade 2506 ont déposé une gerbe sur la Playa Giron avec ces simples mots : "A ceux qui sont tombés." De part et d'autre.

Arthur Schlesinger Jr.

©Arthur Schlesinger Jr. 2001.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sylvette Gleize

 

Le Monde daté du 12 avril 2001


 
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