Editorial |
►►Le Plaisir des Reflets
Voilà
dix-neuf années que les Reflets vous proposent pendant quinze jours, avec
toujours autant de plaisir et de bonheur, un panorama de films ibériques et
latino-américains. Mosaïque de pays, mélange de couleurs, symphonie
d’images, diversité de talents. Liens indispensables avec ces pays, certes
éloignés (pour certains) par la distance, mais si proches par leur culture. Cette
quinzaine est aussi l’occasion de mélanger cinéma, musiques, expos,
rencontres et fiesta. Au delà d’une ouverture sur des cinématographies
peu connues et surtout peu diffusées, les Reflets sont aussi un temps fort de
diffusion de documentaires et de courts métrages inédits. Du
Brésil à l’Argentine en passant par la Colombie, le Mexique, Cuba, l’Uruguay
et le Chili, cette année encore nous visiterons en pellicules l’Amérique
Latine, pour ensuite retraverser l’Atlantique et retrouver les
‘’cousins’’ européens, l’Espagne et le Portugal. Deux pays particulièrement
à l’honneur cette année L’Argentine s’enfonce douloureusement dans la crise, pourtant jamais
sa production n’a été aussi prolifique. Commencés, et pour la plupart réalisés,
avant le désastre économique de l’année dernière, ces films sont
aujourd’hui en distribution. Beaucoup sont également (et heureusement) des
coproductions argentino-espagnoles. Nous présenterons cette année neuf réalisations,
preuve du dynamisme d’un cinéma argentin malheureusement littéralement
asphyxié aujourd’hui par la situation de pauvreté vécue par son pays.
Vous pourrez ainsi voir les nouveaux films de Pablo Trapero, Adrian Caetano et
Alejandro Agresti, mais aussi découvrir des talents nouveaux comme Carlos
Sorin, Paola Hernandez ou Diego Lerman. Le Brésil est aussi à la Une de l’actualité, entre le troisième Forum Social
Mondial de Porto Alegre et la victoire de Lula aux élections présidentielles.
Six réalisations brésiliennes seront ainsi au programme, et nous vous présenterons
pour la soirée d’ouverture Madame
Satã, prix de la mise en scène de Biarritz 2002, et nominé dans de
nombreux festivals. Les autres films proposés, comme Lavoura Arcaica,
Dois perdidos numa noite suja, ou Cidade de Deus,
offrent un excellent panorama de ce cinéma brésilien qui, après tant
d’années de vaches maigres, redevient l’un des tout premiers cinémas
d’Amérique latine. Le
30 octobre 2002 mourait à Madrid le réalisateur Juan Antonio Bardem.
Auteur d’une vingtaine de films, symbole de la résistance au franquisme, il
a réalisé des œuvres qui font aujourd’hui parti du patrimoine cinématographique
espagnol. à l’occasion de cette 19e édition, les Reflets lui
rendront un hommage mérité avec le film Grand Rue (Calle Mayor)
qu’il a réalisé en 1956 et que nous avions programmé en 1987 à
l’occasion (déjà !) des Reflets. Si
le Brésil et l’Argentine seront grandement représentés, d’autres films
complèteront joliment ce panorama. Comment ne pas citer le très bon Como
el gato y el ratón du colombien Rodrigo Triana, Grand Prix de la Cita
Biarritz 2002, et Japon du mexicain Carlos
Raygadas. Quand à l’Espagne, nous aurons plaisir à voir les nouvelles œuvres
de Mario Camus (La playa de los galgos), de Ventura Pons (Anita n’en fait qu’à sa tête),
de Achero Mañas (El Bola) et plusieurs autres films complétant
cette sélection à ne manquer sous aucun prétexte ! Privilégier
les rencontres et les échanges reste l’idée force des
Reflets, même si la situation économique difficile ne favorise pas la venue
de réalisateurs. Ces échanges se feront autour des thèmes abordés par les
nombreux films argentins et brésiliens. Les documentaires seront à l’honneur de cette 19e
édition, projetés à la bibliothèque du 4e, à la bibliothèque
de la Duchère et à la FNAC Part-Dieu. Mais,
surtout, Les Reflets ne seraient pas tout à fait les Reflets sans Los
Momentos Picantes à L’Antre-Parenthèse où musique, tapas, vernissage,
peñas, lectures, contes et encore musique s’entrechoqueront joyeusement
entre vino tinto et cuba libre. Incontournable ! Et
s’il est une chose toute aussi incontournable, c’est bien la Fiesta de
Clôture du 19 mars au CCVA de Villeurbanne où Via Samba, Bateau Brésil,
Son del Gazo et Oscar d’Lyon vous emmèneront jusqu’au bout …des 19e
Reflets ! Alors
il ne me reste qu’à vous souhaiter, de la part de toute l’équipe des
Reflets et de l’Association pour le Cinéma, un bon festival, de bons films
et surtout quinze jours de plaisir et de bonheur partagé. Michel
Dulac
Président
de l’Association Pour le Cinéma |