Page d'accueil Revue de presse
Article en espagnol
Table des matières
 
Accueil Le Monde


 
 

 
 
 
 

 Moscou annonce le démantèlement d'une station d'écoutes à Cuba
 
 

 La Havane proteste contre une décision lourde de conséquences économiques pour l'île.
 
 
 

Moscou a annoncé, mercredi 17 octobre, le démantèlement de sa station d'écoutes à Cuba et confirmé l'abandon en janvier 2002 de sa base navale au Vietnam. Cette annonce a provoqué la consternation du gouvernement cubain qui, dans un communiqué rendu public le même jour, a fait savoir qu'il s'opposait à cette décision.

La station d'écoutes de Lourdes, au sud de la capitale cubaine La Havane, sera démantelée dès "cette année", a indiqué le chef de l'état-major russe, le général Anatoli Kvachnine. Installée en 1964 - soit deux ans après la crise des missiles - sur plus de 70 km2, elle accueille 1 500 ingénieurs, techniciens et personnels militaires. La station permet notamment de surveiller les mouvements de sous-marins et est considérée comme une base d'espionnage orientée vers les Etats-Unis, qui n'ont jamais cessé de demander son démantèlement. En 1993, le ministre des forces armées et numéro deux du régime, Raul Castro, avait indiqué que cette installation fournissait à Moscou 75 % de ses informations stratégiques militaires.

"La situation militaro-politique a changé et les possibilités techniques ont connu des améliorations" qui permettent de se passer de ces installations datant de la guerre froide, a déclaré le général Kvachnine. "Le loyer -de Cuba- était de 200 millions de dollars par an et pour cette somme, nous pouvons acheter et envoyer dans l'espace 20 satellites militaires", a-t-il ajouté.

Dans son communiqué, publié quelques heures après l'annonce de Moscou, le gouvernement cubain a remarqué que la base navale au Vietnam présente "peu d'importance stratégique pour la Russie et que le Vietnam, lui, ne court pas de risques d'une agression militaire" de la part des Etats-Unis.

Si La Havane confirme avoir reçu un loyer de 200 millions de dollars pour la station d'écoutes, il relève que cela ne représente qu'"à peine 3 % du dommage causé à Cuba après la désintégration du camp socialiste et l'annulation de tous les accords bilatéraux signés".

Le communiqué rappelle que lors de la visite de Vladimir Poutine à Cuba, en décembre 2000, les deux chefs d'Etat avaient visité la base et que "pas un seul mot n'avait été échangé sur cette fermeture"de la station et qu'au contraire il avait été question "de son développement et de son amélioration." Le gouvernement cubain relève que "les négociations en cours sur l'avenir de la station d'écoutes n'ont pas été menées à leur terme et le moment de tension internationale est inopportun pour prendre une telle décision". La Havane souligne "que la politique agressive et belliciste des Etats-Unis, depuis le discours du président américain du 20 septembre, est plus grande que jamais".

Pour ces raisons, "retirer le centre d'écoutes -est- une concession au gouvernement américain et -constitue- un grave danger pour la sécurité de Cuba", indique le communiqué. En conséquence, Cuba considère que l'accord est toujours valable et qu'il sera "nécessaire que la Russie continue à négocier avec le gouvernement cubain, prenant en compte qu'il y a d'importantes questions à régler". La Havane et Moscou négocient depuis dix ans pour régler l'importante dette (environ 20 milliards de dollars) que l'île caraïbe doit à son ancien protecteur. Ce nouvel épisode dans les relations entre les deux pays et les déclarations des autorités cubaines laissent entendre que les négociations en cours sur le montant de la dette et les modalités de son remboursement en seront encore plus compliquées.

Alain Abellard


 
 

"La guerre froide est terminée"

 

"j'accueille avec satisfaction l'annonce du président Vladimir Poutine indiquant que la russie allait fermer son installation de renseignement militaire à lourdes, à cuba" , déclare un communiqué de George W. Bush diffusé mercredi 17 octobre. "Cette décision est une indication supplémentaire que la guerre froide est terminée. Le président Poutine comprend que la Russie et les Etats-Unis ne sont plus des adversaires",a-t-il noté. "J'ai hâte de rencontrer le président Poutine à Shanghaï dimanche, où nous travaillerons à approfondir un partenariat russo-américain", a encore déclaré M. Bush avant de se rendre au sommet de l'APEC dans la ville chinoise.


 
 
 

Le Monde daté du 19.10.2001


 
Droits de reproduction et de diffusion réservés; © Le Monde 

 

 

Usage strictement personnel. L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions. Lire la Licence.