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J'ai eu en mains une petit
volume, un fac-similé, écrit et sorti clandestinement des
geôles de Cuba. Quand je dis petit, je veux dire : le livre fait
à peine trois pouces de côté. L'auteur, Ernesto Diaz
Rodriguez, pêcheur à Cojimar, né en 1939. Il fut condamné
par le régime castriste à 15 ans de prison, peine portée
à 40 ans, accusé de participer depuis sa prison à
une conspiration contre l'état. Incarcéré, isolé
et malade, il est, paraît-il, dans la prison de Boniato.
"La cloche à l'aube" fut sauvée miraculeusement des fouilles de la prison. La cellule, qui emprisonne le corps et torture l'âme, a aussi des effets insoupçonnés dans l'esprit de l'homme. De grandes œuvres sont nées de l'oisiveté forcée de la prison : Don Quichotte, La prison politique, de Marti, Contre toute espérance, de Valladares, et le très beau Journal clandestin de Giovanni Guareschi. Ernesto Diaz et sa "Cloche à l'aube" écrivent une page de plus dans cet extraordinaire siècle d'œuvres produites par des hommes soumis aux tortures et aux pires difficultés, mais qui ont quelque chose qui ne pourra jamais être emprisonné : un esprit qui s'échappe des murs et vole au-dessus de la cruauté bornée des geôliers pour nous enseigner que la beauté est une valeur qui vit et survit malgré tout ce que l'on fait contre elle. |
Si un enfant te demande
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Ernesto
Díaz Rodríguez :
Né à Cuba en 1937, poète, emprisonné pendant 22 ans en raison de ses activités anti-castristes et de sa lutte pour les droits du peuple cubain. Libéré le 23 mars 1991, après de longues campagnes internationales en sa faveur., il a écrit neuf livres de poèmes et un sur la vie au bagne politique. C'est un activiste politique et dirigeant du mouvement ouvrier. |
Traduction de Christian
Lassalle
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