Baisse de qualité
à Cuba, nouveautés au Nicaragua
Mis à jour le vendredi 3 décembre
1999
LE MARCHÉ du
havane est en progression. L'offre cubaine, sans que l'on puisse avec exactitude
en connaître les chiffres, est désormais régulière
et abondante. Mais les amateurs s'inquiètent des conditions dans
lesquelles un tel essor de la production est intervenu depuis deux ans.
L'augmentation des rendements et la formation des torcedores (rouleurs)
sont les deux points sensibles de la situation actuelle du havane. Dans
certaines gammes, trop de cigares mal roulés, aux capes imparfaites,
présentent des arômes ternes et insipides, sans parler de
la contrefaçon, qui touche de nombreux secteurs de la distribution.
Si ses cigares sont les plus célèbres,
Cuba n'est que le troisième producteur de cigares hecho a mano
(roulés
à la main) des Caraïbes. Saint-Domingue reste en tête,
suivi du Honduras, où pendant un temps Zino Davidoff fit réaliser
des cigares, avant de se replier sur Saint-Domingue.
Depuis 1995, la marque Flor de Selva
propose une gamme de cigares composés de feuilles provenant du Honduras,
bien assemblés, un peu moins denses que les cubains, aux arômes
nuancés : des vitoles plaisantes, moins rassasiantes naturellement
que l'équivalent (robusto ou double corona) de la production cubaine.
Cette marque commercialise depuis peu une série entièrement
nouvelle de cigares également faits à la main avec 100 %
de tripes longues de tabac du Nicaragua sous le nom de Cumpay. Les
Indiens Tawahkas, de la vallée de Jalapa, où coule la rivière
Solonli, avaient coutume d'enterrer les feuilles de tabac pour amorcer
la fermentation et nommaient ainsi le puro dont ils absorbaient la fumée.
La gamme Cumpay s'est inspirée de cette tradition et s'est adaptée
au marché en proposant une série de quatre vitoles : corona,
robusto, piramide et churchill (prix entre 28 et 39 F, de 4,3 à
et 5,9 ). Ce sont des cigares de caractère, à la combustion
aisée, mais manquant parfois de densité, malgré leur
attaque poivrée. Ils s'adressent à des fumeurs débutants,
ou bien à ceux qui, de temps à autre, préfèrent
la légèreté à une expression plus puissante
des arômes du tabac.
J.-C. Rt.
Depuis le 24 novembre, les lieux de
dégustation du cigare à Paris se sont enrichis d'une nouvelle
adresse : La Bodeguita del Medio (10, rue des Lombards, tél. : 01-44-59-66-90).
Ce bar, restaurant, salons de dégustation en musique, c'est l'atmosphère
de la maison-mère à La Havane, transposée avec beaucoup
de bonne volonté dans le quartier des Halles, sous franchise du
groupe hôtelier Gran Caribe. La cuisine et le service sont assurés
par des Cubains.
Le Monde daté du vendredi
3 décembre 1999
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