Retour à la page d'accueil Les grandes figures cubaines
José Martí y Pérez
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    J'ai toujours été surpris par la place qu'occupe José Martí dans l'imaginaire cubain, par-delà les clivages politiques, puisque son nom est invoqué et sa figure vénérée aussi bien dans l'Ile qu'à Miami, et qu'il sert de guide et de référence autant à la Révolution cubaine qu'aux dissidents. Qui est donc ce José Martí, presqu'inconnu des Européens, mais dont le portrait et les statues se retrouvent à chaque pas à La Havane ou à Santiago, et dont les maximes sont citées et reproduites à tout bout de champ? 
    En fait, il y a plusieurs aspects dans la personnalité de cet homme qui, durant sa courte vie (quarante-deux ans), se partagea entre le rêve et l'action, entre la littérature et la politique.
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    Le premier aspect de Martí qui est évoqué lorsque l'on se réfère à sa figure, c'est le patriote, celui dont l'action idéologique a été décisive dans les luttes pour la libération de Cuba du joug colonial espagnol durant la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Exilé à deux reprises pour ses activités subsersives - une première fois en Espagne à l'âge de dix-sept ans, une seconde fois aux Etats-Unis en 1878 - il fut surtout un rassembleur qui comprit qu'il fallait organiser les différents foyers séparatistes cubains et que seul un mouvement de masse pourrait obtenir l'indépendance de l'Île. C'est ainsi que naquit le Parti Révolutionnaire Cubain.
 
 
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    Homme de plume, Martí utilisa la presse pour propager ses idées politiques et s'imposer comme le leader du mouvement insurrectionnel. En même temps, 
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    En tant qu'écrivain, l'oeuvre volumineuse de José Martí mériterait un examen critique que le role emblématique de son auteur n'a guère permis de mener de façon objective.
    Je vais sans doute m'attirer de sérieuses inimitiés en déclarant qu'à mon avis José Martí est un piètre poète. J'ai beau relire ses Versos libres, ses Versos sencillos (qui ne sont ni libres ni simples) ou les écouter par la voix d'Amaury Pérez, je suis souvent consterné par la platitude de la pensée poétique, par le style artificiel et conventionnel de ces poèmes qui ne méritent pas la place excessive que les historiens de la littérature cubaine et les auteurs d'anthologies poétiques lui octroyent, alors qu'il existait, à son époque des écrivains d'une tout autre dimension.

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