LA VAGUE de répression qui s'est abattue sur l'opposition cubaine, avant l'ouverture du sommet ibéro-américain, à La Havane, lundi 15 novembre, n'a pu empêcher la tenue, vendredi 12, d'un mini-conclave de dissidents dans une banlieue de La Havane. Sur la soixantaine de groupes d'opposition invités - syndicalistes indépendants, défenseurs des droits de l'homme, chrétiens et militants politiques -, seuls quatorze représentants ont pu se réunir dans une villa de la banlieue de La Havane. Les autres en avaient été empêchés, arrêtés ou assignés à résidence. Les ambassades étrangères avaient reçu des invitations, mais seul un diplomate japonais et un représentant de la section d'intérêts des Etats-Unis étaient présents. Elizardo Sanchez, une des figures de la dissidence, avait auparavant dénoncé « l'une des plus importantes vague de répression des dernières années face à l'effervescence des milieux dissidents ». Le département d'Etat américain souhaite que les chefs d'Etat présents à La Havane « expriment clairement leur opposition aux violations des droits de l'homme ». Le chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, a indiqué qu'il devait rencontrer lundi des représentants de la dissidence. Tandis que la « mécanique répressive » du régime redouble d'activité face à une dissidence qui saisit l'occasion du sommet, Fidel Castro s'est contenté de dénoncer le « complot » de « micro-groupuscules contre-révolutionnaires ».