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« À six ans, Elian est loin d'être une marionnette : il peut très bien refuser de voir son père » 
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 LE JEUDI 13 AVRIL 2000 - ÉDITION INTERNET

Michelle Coudé-Lord
 

«Un enfant de 6 ans comme le petit Elian peut très bien demander de ne pas voir son père, surtout si la relation était auparavant inexistante ou très précaire », affirme le pédo-psychiatre Roger-Michel Poirier, de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. 

- Un pédo-psychiatre du Québec 

Ce spécialiste trouve évidemment bien triste l'histoire d'Elian, qu'il qualifie de « pure fiction américaine ». 

« Si cet enfant n'était pas cubain, nous n'en aurions jamais entendu parler », confiait au Journal de Montréal le pédo-psychiatre. 

Au-delà toutefois des considérations politiques, le Dr Poirier trouve ce jeune enfant « très éveillé » et ne croit pas qu'il ne fait qu'obéir à des ordres lorsqu'il salue la presse, joue dans la cour au bon moment pour la caméra. 

« Il voit cela comme un jeu et je dirais même que ce petit Elian, qui, ne l'oublions pas, est un survivant d'un naufrage, est réconforté par toute l'attention qu'il reçoit en ce moment. » 

Oui, selon le pédo-psychiatre, Elian vit un syndrome de stress post-traumatique. 

« Certains enfants vivent le deuil 6 mois, un an même après le drame d'un parent. Toute l'attention qu'il reçoit en ce moment l'aide à passer au travers. » 

Pour le Dr Poirier, la grande question qui reste sans réponse présentement est : « Quelle relation avait-il réellement avec son père ? » 

« C'est crucial et si le lien était inexistant auparavant, il se peut que l'enfant qui a besoin d'un grand support affectif et de réconfort, se sente vraiment bien où il est actuellement, chez son oncle. 

« La décision de confier l'enfant au père est politique. Reste à savoir si elle est la meilleure solution pour l'enfant. » 

Le Dr Poirier croit que l'enfant est très conscient de tout ce qui se passe autour de lui. « Ses réactions me semblent très spontanées et pour moi il n'est pas une marionnette », conclut le spécialiste qui souhaite la meilleure fin pour ce petit garçon. 


 

 

« LE PETIT ELIAN voit le cirque médiatique autour de lui comme un jeu et être le centre d'attraction lui fait du bien en ce moment », affirme le pédo-psychiatre Roger-Michel Poirier. 

ELIAN était toujours en compagnie de son grand-oncle Lazaro, en début d'avant-midi, hier. Selon un spécialiste québécois, l'attention que reçoit l'enfant actuellement l'aide à passer à travers son deuil.